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jeudi 19 novembre 2009

14 - Le journal de mon atelier

PROLOGUE
Je me suis promis de me remettre derrière mon chevalet avant décembre. L'échéance approche et ce matin j'ai entrepris de ré-aménager mon atelier. Changer l'orientation de mon chevalet et revoir la déambulation. Opération relativement facile puisque tous les meubles sont sur roulettes, y compris le chevalet. Il va y avoir une grosse opération de rangement et d'affûtage des pastels qui sont restés là, tels que je les ai quittés, à la signature de mon dernier tableau réalisé. Ce temps de rangement et de réorganisation va m'aider à m'approprier de nouveau les lieux. Je n'ai plus habité mon atelier depuis mi-juillet, pris par les stages et les expositions. Puis vint la rentrée de l'Académie et enfin quelques travaux à terminer dans notre maison.

J'ai décidé de vous faire partager un peu de mon univers créatif. Je pense surtout à mes amis qui sont loin et qui ne me côtoient plus aussi souvent et ne partagent plus cette passion qui m'anime toujours. A ceux qui l'été se font bercer par le chant des cigales, au pied du Ventoux. À ceux qui, l'hiver, regardent tomber la neige au coin d'un feu qui n'en n'a pas, de coin, tandis qu'au dehors grognent les sangliers ardennais. A ceux qui vont au Bouchon, comme nous on va au restau, au fin fond de la ville coincée entre Massif Central et massif Alpin. A ceux qui sont restés tout là-haut, à la capitale, à courir, courir, encore et encore. A ceux qui l'ont quittée pour fouiller la terre champenoise à la recherche du passé. Je pense aussi à mon ami Maurice, que j'appelle affectueusement mon Momo qui n'est qu'à quelques kilomètres d'ici et qui avant de me connaître passait devant les tableaux sans les voir.

Ne croyez pas qu'il soit tombé en pâmoison devant mes humbles pastels, et que la lumière ait jailli, non. Nous nous sommes rencontrés, parce que nous appartenons à la même grande famille des gens de la route. Ni routiers, ni manouches, nous faisons partie de ceux qui se saluent systématiquement quand nous nous croisons sur la bande de bitume. Cette famille qu'on appelle les "roulent toujours" et qui ont pris l'habitude d'enfourcher un moteur suspendu entre deux roues pour le piloter. Nous sommes motards !

Aujourd'hui, mon Momo ne passe plus devant un tableau sans s'arrêter, le scruter, l'imaginer, le ressentir ou pas. Curieux qu'il est le bonhomme, il a voulu en savoir plus, il est entré dans mon univers sur la pointe des pieds, sans jamais vouloir déranger. Mon Momo a largement contribué à ce que mon atelier existe tel qu'il est. On en a passé du temps ensemble, marteau et scie en main, à réajuster, poncer, peindre, clouer. C'est un juste retour des choses, aujourd'hui, par le biais de mon blog dont je le sais lecteur assidu, je lui ouvre toutes grandes les portes de mon atelier et de mon imaginaire. Accompagnez-le si vous le voulez…

4 commentaires:

  1. Et bien encore une fois, la moto permet des rencontres passionnantes et crée des amitiés indestructibles, même entre milieux totalement différents. JH

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  2. c'est touchant et beau la naissance d'une telle amitié.

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  3. Pfff... Que dire?... juste envie de crier toute son émotion tout en haut d'une coline.
    ou de la garder au fond de soi, de son coeur.

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  4. Sacré Jean-Charles !
    Dans le chapitre 15, je retrouve bien là les sens de l'organisation, du pratique, que je te connais depuis toujours ... Chapitre 14, là, j'ai bien senti l'allusion aux sangliers, alors quand ceux-ci, enfin non, celui-là, est motard, alors il sort le nez de sa tanière (de sa sauye, comme on dit par ici...). A celles et ceux qui se hasardent sur ce blog, je le dis : allez voir Charlie "pour de vrai" et regardez, non, admirez la diversité de son travail. Et si le crayon vous démange, allez suivre des cours avec lui, il saura vous aider à dompter votre oeil et votre main ... Salut, mon Charlie !

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