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mercredi 2 décembre 2009

16 - Du pastelliste au violoniste

L'idée de ce blog, si vous le suivez depuis le début, vous le savez, m'est venue en consultant celui du peintre Francine Van Hove et celui de Diane Rousseau, une stagiaire de la Société des Pastellistes. Le dernier billet du Blog de Francine me rappelle une étrange histoire que nous avons vécue, il y a quelque temps, ma compagne, une élève et moi-même. Je m'en vais vous la conter :
Un jour, le gérant d'un Supermarché de Creysse me contacte pour que l'Académie Pictura participe à l'inauguration de son magasin refait à neuf. L'idée était d'avoir des manifestations qui n'avaient rien à voir avec l'alimentation. Très étonné par cette proposition, nous avons accepté après avoir eu la garantie du meilleur accueil. Le jour "J", un samedi, nous voilà installés, à l'entrée du magasin, près de la baie vitrée où nous avions aménagé notre matériel, reproduisant un atelier d'artistes, avec exposition de boîtes de pastels, quelques chevalets garnis de tableaux et nous trois prêts à faire nos démonstrations et à montrer notre savoir-faire. 10 heures sonnent, le magasin ouvre ses portes et les premiers clients entrent. À 12 heures, le magasin se vide peu à peu et nous nous apprêtons à faire notre pause déjeuner. La première conclusion est teintée d'étonnement, c'est la quasi-indifférence que nous avons ressentie pendant ces deux premières heures. Mais la grosse affluence était à venir et nous nous tenions prêts.
18 h 30, le magasin se vide, nous rangeons notre matériel. Il y a eu affluence effectivement, mais notre sentiment est étrange, proche de l'ahurissement. Nous avons œuvré dans la plus totale indifférence. Des centaines de personnes sont passées devant nous, une petite vingtaine se sont arrêtées pour observer quelques minutes et moins d'une dizaine nous ont adressé la parole. Seuls les enfants se sont vraiment intéressés à nous, dont certains se sont fait molester par leurs parents visiblement trop pressés. La situation était surréaliste.
A présent je vous renvoie au billet du blog de Francine Van Hove pour que vous découvriez l'évènement organisé par le Washington Post, à New York, dans le cadre d’une expérience sociologique portant sur la perception, le goût et les priorités des gens. Il y a comme une certaine similitude, je vous laisse en juger : Cliquez ICI

3 commentaires:

  1. Coucou Jean-Charles,

    Oh c'est vrai ça ? C'est en consultant mon blog que tu t'es senti inspiré pour créer le tien ? J'en suis touchée ! Tu as très bien fait ! D'ailleurs j'ai l'impression que tu es presque devenu accroc ! ;) -- merci pour le lien (^_-) --

    J'avais déjà lu ailleurs cette expérience dont parle Francine Van Hove. Pour avoir travaillé sur Paris et pris train et métro 3 heures par jour je peux te dire que l'envie de faire vite était toujours présente : je voulais vite arriver pour vite partir ! Cela m'a dégoûtée de la capitale pour le restant de mes jours et j'évite d'y mettre les pieds ! Par contre je suis plutôt étonnée de ton expérience à toi ! Les gens qui font leurs courses ne sont, logiquement, pas tous aussi pressés que les utilisateurs du métro ! Mais les enfants se sont arrêtés, eux ! Pourquoi crois-tu que c'est volontairement vers eux que je désire me tourner pour donner des cours ? Ils sont naturellement doués d'une intense sensibilité que la majorité d'entre eux perdra à l'âge adulte... à moins que nous ne leur montrions le chemin... ;)

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  2. Pas de quoi, Diane et merci pour tes commentaires que tu déposes régulièrement ici.

    Quant aux réactions des gens, cela laisse songeur sur l'effet de masse et autres conséquences que l'on peut imaginer. La plupart des gens se conditionnent pour vivre les différents moments de leur vie quotidienne. Quand ils vont acheter de l'alimentation, ils n'ont pas l'esprit à regarder un tableau. Quand ils prennent le métro non plus. On a arrêté d'essayer de vendre des voitures dans les hypermarchés et moi, j'ai arrêté d'exposer dans les restaurants et autres lieux improbables (sauf chez les amis). Quand les gens vont manger, ils ne vont pas acheter un tableau ou si rarement. C'est un constat, c'est comme ça. A chacun d'en tirer ses conclusions.

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  3. Je te rejoins sur le fait que pour beaucoup de personnes, chaque chose doit être à sa place: Les nouilles au supermarché, les autos chez les concessionnaires, l'art pictural dans les galeries, la musique dans les salles... Nous sommes tous conditionnés!! tu mets un musicien dans une rue 364 jours de l'année... c'est un mandiant. Tu mets le même musicien dans la rue le jour de la fête de la musique... c'est un artiste(gratuit). Or la gratuité n'est pas souvent naturelle dans notre monde.
    Le jour où tu peinds à l'entrée d'un supermarché, l'enfant curieux et candide s'interesse. L'adulte, économe et méfiant se dit: "il va vouloir me vendre un truc ou un autre!"
    Combien de fois changeons nous de rayon dans un supermarché quand on y apperçoit un démonstrateur pour le café le plus équitable, le fromage le plus bio... ou le saucisson de pays le plus authentique?
    Pour en revenir à l'esthétique,
    Combien d'entre-nous voient chaque jour le beau paysage? la belle lumière, le détail d'architecture, le beau nuage, les lignes fluides et sensuelles de telle ou telle automobile, mais aussi la jolie fille, le bel homme... ou encore qui entend l'oiseau qui chante, la sauterelle, la grenouille...? la beauté (gratuite) est partout, il faut y être ouvert en permanence et prêt à prendre le temps d'en profiter et ne pas attendre "que ce soit le moment"

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