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lundi 25 octobre 2010

53 - Réponses aux commentaires

Tout d'abord je voudrais souhaiter une bienvenue à Catherine S. pastelliste et nouvelle lectrice du blog ainsi qu'à ALN, alias Anne La Nantaise, intervenante régulière sur le blog de Céline la marcheuse, aquarelliste et dessinatrice. Je salue également Philippe pour sa fidélité depuis Yerres.
Je me suis rendu compte que certains d'entre vous, élèves mais peut-être d'autres aussi, ne lisent le blog uniquement à la réception du courriel de mise à jour et ne consultent jamais les commentaires qui, évidemment, paraissent ultérieurement. Quel dommage, ils ratent un dialogue entre lecteurs et moi-même qui devient avec le temps, de plus en plus intéressant. Je vous conseille d'aller jeter un œil sur les commentaires des messages précédents en cliquant sur le mot "Commentaires" en bas à gauche de chaque message.

Passons aux réponses des commentaires : Oui Laurence, les élèves se manifestent à la lecture du blog et ils le font plus volontiers oralement ; d'une part parce qu'ils ont la possibilité de me rencontrer régulièrement, d'autre part, tous ne se sentent pas suffisamment habiles à l'écriture ou encore que le fait de transcrire leurs idées par le biais d'un clavier leur est un véritable calvaire. D'ailleurs à propos de leurs réactions, certaines ont cru à la lecture du billet 52, que je désapprouvais le fait que cette élève expose. Ce n'est pas du tout le cas, bien au contraire. Le fait d'exposer est un acte personnel, c'est aussi partir à la rencontre de l'autre, du visiteur, c'est donc la preuve qu'il y a envie de communiquer et la peinture est un moyen de communication. Exposer c'est une véritable émotion et comme le relate Olivier Wahl dans son livre, "Je suis bloqué devant ma toile" : Exposer est une chance, tout comme peindre. C'est inviter des amis, des proches à faire la fête. C'est partager sa passion de la peinture. Cette anecdote m'a juste donné l'occasion de parler aussi de cette relation que l'on peut avoir avec "le" public et que de s'exposer, c'est aussi s'exposer aux critiques. Le fait de vendre aussi d'ailleurs.
Je sais à présent comment articuler mes cours vis-à-vis de cette élève et de tenter de lui apprendre ce qui lui manque, cette approche des valeurs. Traduire de ce qu'elle a envie de représenter par des tonalités, car c'est avec ce langage graphique que l'on peut traduire l'émotion. C'est ainsi qu'elle apprendra à peindre non pas ce qu'elle voit, mais ce qu'elle ressent, car c'est grâce aux valeurs qu'elle pourra traduire un sentiment ou une atmosphère. Mon but : que sa prochaine exposition soit bien plus belle encore.

Certains ont été étonnés que je prenne en référence un magazine d'aquarelle, je vous livre ici quelques scans de cette revue afin que vous découvriez cet art et vous défaire de l'idée préconçue de la petite aquarelle insipide et délavée.

Joseph Raffael (voir le site ICI)


Guan Weixing (voir le site ICI)


Steve Hanks (voir le site ICI)


John Salminen (voir le site ICI)


Shirley Trevena (voir le site ICI)

Pour argumenter l'une des réponses de Catherine sur sa préférence d'une œuvre moins aboutie techniquement, mais qui dégage quelque chose je citerai Joseph Zbukvic, aquarelliste australien : "Beaucoup pensent que s'ils acquièrent de la technicité, ils deviendront de bons artistes. En réalité, ils sont peu à posséder cette capacité à traduire le sujet dans un langage visuel. La maîtrise de la technique seule ne sert qu'à créer des œuvres techniquement réussies mais sans âme ni vision, froides. Une œuvre doit venir de l'intérieur et indépendamment de l'aspect technique de la peinture ; cependant, ces deux éléments sont indissociables."

Pour finir, je vous signale la sortie d'un nouveau numéro Hors-série de Pratique des Arts entièrement consacré au pastel ! Et j'ai l'honneur d'y figurer une nouvelle fois. Bonne lecture.

jeudi 14 octobre 2010

52 - Qu'avons-nous à raconter ?

Un de ces soirs de septembre, j'étais au vernissage d'une de mes élèves. Avant de s'inscrire à l'Académie elle avait déjà travaillé dans d'autres ateliers et lors de cette exposition elle y présentait des travaux antérieurs à ce qu'elle fait avec moi. Elle me demanda mon avis sur son travail. Mes remarques se résumèrent à une synthèse que tout artiste professionnel ne cesse d'expliquer à qui veut l'entendre : une œuvre n'est composée que de dessin et de valeurs ou contrastes. Lorsqu'on a assimilé ces deux éléments, tout est compris. Mar Folly (aquarelliste français) dit même que la couleur est presque superflue. Cette élève possède un bon niveau en dessin mais ne maîtrise pas les valeurs.
MORGAN WEISTLING - Guitar man

En repensant à cette soirée je me fis une autre remarque : que puis-je encore apporter à ceux qui fréquentent mes cours et qui ont acquis cette maîtrise du dessin et des valeurs ? Le sens d'une démarche artistique ? Une peinture est un moyen de communication, la vraie question est : qu'avons-nous à raconter ?
MAREK SWIATECKE - Forest ghost

J'ai trouvé bon nombre de réponses dans la lecture du dernier PDA qui fête ses 15 ans d'existence, à travers les différentes observations de tous ces artistes qui ont participé à ce numéro, voici la combinaison de leurs conclusions et des miennes :
Je suis un professeur et ce que j'enseigne c'est le côté artisanal du métier de peintre qui repose sur l'apprentissage technique, laborieux mais indispensable. Lorsque celle-ci est maîtrisée, on doit prêter de plus en plus d'attention à ses propres émotions. Comprendre ce qui nous trouble dans la peinture des autres artistes, comprendre sa propre sensibilité pour mieux la faire rejaillir dans son expression graphique. Pour ceux qui franchissent le pas, qui accrochent leurs tableaux aux cimaises, s'exposent aux yeux de tous, s'offrent à l'achat de certains, qu'ils sachent que cela n'est pas un acte anodin. C'est un engagement et une responsabilité, Il faut qu'ils aient des choses a raconter, à décrire, une émotion à transmettre. Dès lors nous ne sommes plus dans un passe-temps amusant ou une activité en dilettante.

GERMAN ARACIL - Viejo con baston

Qu'avons-nous à raconter à ce public pour le séduire, au-delà de notre technique et de notre maîtrise ?
Il est indispensable d'être conscient que le travail du peintre ne commence pas au premier coup de crayon ou de craie. Dès lors que l'on a fait le choix de son sujet, toute décision devrait être prise à ce moment-là. Si vous vous êtes trompé de sujet, tous vos efforts seront vains, malgré la technique. Un peintre regarde un sujet et le traduit en formes et contours, en tons et couleurs. Il faudrait avoir la capacité de voir son tableau fini avant même de le commencer, une faculté qui nécessite des années de pratique. Et on en est là, des années de pratique quotidienne.
PIERRE CARO - La grande piscine

lundi 4 octobre 2010

51 - Bon courage et bonne rentrée

En faisant un tour d'horizon des sites internet qui animent la vie de l'Académie, je me suis rendu compte que le blog n'avait pas eu de nouveau message en ce mois de septembre. Après un mois d'août consacré par obligation au repos, le mois de septembre qui vient de s'achever a été consacré à la rentrée et grâce à vous tous, elle se passe fort bien car vous êtes nombreux à avoir renouvelé votre inscription et votre confiance à mon enseignement, je vous en remercie vivement.
Pendant ce mois de repos forcé, j'ai beaucoup lu. Je dois rendre hommage une fois de plus aux éditions Mégastar, car il y a un an, ils ont sorti une nouvelle revue trimestrielle "L'art de l'aquarelle".
Je vous la conseille vivement, même si elle n'est pas consacrée à mon médium préféré je m'y retrouve et vous devriez aussi l'apprécier d'une part par la qualité de cette revue et des artistes présentés, mais aussi parce que le combat mené par les aquarellistes est similaire à celui des pastellistes. Nos deux médiums sont considérés comme des arts mineurs par les diktats culturels, d'autant plus que nous sommes, pour la plupart, des figuratifs.
Armé de mon Stabylo fluo, j'ai surligné une multitude de paragraphes, citations et autres remarques qui pourraient être autant de sujets pour ce blog mais aussi des motifs de réflexion.

Au lendemain d'une multitude d'expositions aux quatre coins de la France, ou presque, et dont les résultats m'ont laissé plutôt perplexe, lire les lignes d'Alistair Butt, auquarelliste anglais me fait reconsidérer ma situation : "Les gens apprécient la qualité, l'aspect détaillé et les thèmes que je peins et me le disent. Il est fantastique de savoir que son travail est estimé et respecté par les autres, qui sont les vrais juges. Le but ultime est que quelqu'un aime l'œuvre suffisamment pour avoir envie de l'acheter…" Si je suis sans doute arrivé au premier niveau, je n'ai pas encore atteint le "but ultime". Or en ces temps de crise il faut vraiment qu'une œuvre soit à ce point "plaisante" voir plus, pour qu'on l'achête. Autrement dit, il me reste encore du travail à effectuer et bien du chemin à parcourir, il n'y a pas d'alternative.
Alors je m'apprête à m'enfermer dans mon atelier et à travailler encore et encore. Je vous souhaite, ainsi qu'à moi-même, bon courage et bonne rentrée.

PS : Les Editions Mégastar ont réalisé une bande annonce pour mon DVD "L'art du nu au pastel". Elle est visible ICI.
Je rappelle que ce DVD est disponible à l'Académie, au prix de 25 €, il suffit de me le demander.