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lundi 10 janvier 2011

61 - Le temps du premier projet

Le projet du Fauteuil (Episode 2)
Tout commença au mois de décembre 2009. La rencontre avec Sébastien et l'inauguration de sa salle d'exposition avaient fait renaître ce projet qui était ancré dans ma tête. J'ai contacté mes premiers modèles pour quelques séances de poses. Amélie fut la première à répondre. Le vendredi 4 décembre, dans la salle de cours de l'Académie transformée en niche calfeutrée, surchauffée, à l'abri des regards. Atelier d'images où nous allions travailler ensemble.
Demander à une femme de venir poser plus ou moins nue n'est jamais une chose aisée. Même si aujourd'hui, mon statut reconnu de peintre fait que cela est un peu plus facile, il faut, à cette requête un peu particulière, que se noue immédiatement un rapport de confiance. L'hésitation et le temps de réflexion sont des choses normales, car c'est un acte important et qui peut remettre bien des choses en question. C'est servir de support au travail du peintre et se prêter à la dilvugation d'une image de soi. Une image intime et qui n'est pas nécessairement issue de sa propre intimité. Mon oeil et ma main sont des filtres qui peuvent être puissants et mon imagination peut emmener le modèle là où elle n'aurait pu le concevoir. Le projet du fauteuil en sera l'illustration. En plus, pour la grande majorité des femmes, c'est un combat contre elles-mêmes et l'image qu'elles ont de leur propre corps. Certes, celui-ci est important, mais c'est surtout ce qu'elles sont intérieurement qui m'intéresse et c'est justement cet étât d'âme et d'esprit que je perçois en elles qui peut révéler un corps qu'elles ne soupçonnent pas, quel qui soit.
Quand j'ai demandé à Amélie de venir poser pour moi, je sentais qu'elle aurait beaucoup à me donner si elle acceptait. Elle a une générosité impulsive et une spontanéité presque brutale. Amélie accepta, impressionnée et hésitante. Après de nombreuses séances, elle révéla la femme qu'elle cachait sous son aspect d'éternelle adolescente. Pour le projet du Fauteuil, elle vint avec son idée de pose et elle me l'offrit avec cette même générosité débordante et, en même temps, plus femme que jamais.

Etude pour le Fauteuil d'Amélie

Pour réaliser son tableau, il fallait que je sois prêt. Prêt à imaginer un univers qui soit conforme à sa jeunesse et à son tempérament, prêt dans ma technique et bien installé dans mon monde. C'est pourquoi, s'il a été un des premiers projets à être esquissé sur le papier, il n'a été que le cinquième tableau à avoir été mis en chantier.

4 commentaires:

  1. Bonsoir Jean-Charles,

    Comme d'habitude ces un très beau post que tu nous livre là!!
    A ce demander si dans une vie antérieur, tu n'as pas été une femme tellement tu lis à travers nous.
    A dessiner, ces femmes, à les "caresser" du regard, à éveiller leurs sens à travers tes œuvres, tu sais rendre hommage aux femmes que nous sommes!!
    Merci à toi.

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  2. Bonsoir,

    Je viens tout juste de comprendre comment fonctionnent les thèmes du blog et j'ai pu lire les deux postes concernant votre projet du fauteuil. Pour moi qui découvre l'univers de la peinture, ce blog est une bénédiction. Une démarche qui me semble assez exceptionnelle. Une façon de se livrer en toute simplicité, une façon d'être "vrai" assez étonnante. A vous lire, il semble n'y avoir aucun secret et en même temps, à regarder vos oeuvres, cela me semble être un monde si lointain et si merveilleux.

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  3. Mon cher Jean-Charles

    J'ai, une fois de plus, l'impression que tu vas encore nous faire rêver. Je l'ai déjà écrit ici, tes modèles ont de la chance de partager ton émulation créative, voire même d'en être les instigatrices, comme pour ce projet. Le partage, toujours et encore, quel merveilleux hommage tu leur rends. Et quelle chance elles ont d'être magnifiées à ce point !
    Je crois bien que ANL a raison, tu as dû être une femme dans une vie antérieure pour les comprendre à ce point.
    J'attends avec impatience les billets suivants. Le blog de l'artiste, le meilleur feuilleton de la semaine !

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  4. Cher Jean Charles,
    voilà plusieurs jours que je n'avais visité ton site. Je suis toujours émue, en voyant ce que tu réalise, et me ramène à un portrait fait de moi endormie sur un tapis à Mandres les Roses.il y a bien des années. Déjà tu percevais l'âme à travers une "position", un bras replié, ou à un "lacher prise". Pour tout cela merci.
    amitiés. Martine

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