Translate

mardi 24 mai 2011

77 - Qui suis-je ?

Réflexion 3/6

Que faire de plus qu'ils ne savent déjà si bien faire ? À côtoyer des artistes aussi talentueux que Patrick Martin, Lionel Asselineau, Chris, Peter Thomas on peut vite être amené à se poser cette question.
Lionel Asselineau
Quand j'ai vu, pour la première fois, les portraits de Gwenneth Barth, je me suis dit : j'aimerais faire des nus comme elle fait ses portraits. Grâce à la Société des Pastellistes, j'ai pu côtoyer cette artiste à l'immense talent, peindre à ses côtés, lui parler et tenter de comprendre.
Le marin - Gwenneth Barth
Quand j'ai vu, pour la première fois, les nus de Nathalie Picoulet, je me suis dit : c'est ça que j'aurais aimé faire et j'ai soudain mesuré le fossé qui me séparait de ces deux femmes.
Nathalie Picoulet
Je ne crois pas être détenteur d'un quelconque talent qui pourrait m'élever au-dessus de la moyenne, en revanche je suis pourvu d'une qualité : je suis travailleur. Humble vis-à-vis de mes bâtonnets de couleurs et de ma feuille de papier, j'ai la chance de vivre avec une compagne suffisamment critique pour que je ne me satisfasse jamais trop de mon travail.
Richard Hertz
Nadine Roulleaux

Ainsi j'ai besogné, jour après jour, encore et encore. J'ai beaucoup écouté tous ces artistes parler de leur pratique, de leur démarche, de leur vie. Un jour Richard Hertz, au salon de Feytiat, me prit par le bras et m'attira devant un panneau pour me montrer des tableaux ; pas les siens, non. Ces tableaux-là représentaient des usines désaffectées. En regardant ces œuvres, j'ai éprouvé cette tristesse que je ressens quand je suis devant ce genre de bâtiments qui ont connu tant d'activités, de bruits, de grouillements et qui ne connaissent aujourd'hui que le bruit du vent entre leurs murs troués, abandonnés. "Ça, c'est fort !" me dit Richard, les tableaux étaient signés Nadine Roulleaux.

Ensuite il y eut la rencontre avec les monumentaux pastels d'Alain Bellanger et le non-moins colossal personnage. Autres pastels monumentaux, les scènes en piscine de Pierre Caro, un somptueux pastelliste. Et puis il y a les œuvres abstraites de Violette Chaminade, magnifiques, majestueuses, décalées et à la fois si structurées. Un autre monde s'ouvrait à moi, une autre vision de ce médium.
Alain Bellanger
Pierre Caro
Violette Chaminade
Soudain l'évidence m'est apparue. Je ne peindrai jamais comme Gwenneth Barth ou comme Nathalie Picoulet, tout simplement parce que je ne suis ni l'une, ni l'autre. Ce qui fait la caractéristique de leur peinture, outre leur immense talent, c'est leur vécu, leurs émotions, ce qu'elles sont. La technique est une chose et la mienne ne fera qu'évoluer avec le temps. Mais moi, qui suis-je réellement ?

(à suivre...)

8 commentaires:

  1. Bonsoir Jean-Charles,
    C'est toujours un véritable bonheur de te suivre dans tes réflexions!!
    Quelle sagesse!!
    Tu nous prends par la main et tu nous conduis dans ton univers en nous donnant quelques clés pour ouvrir les portes de notre chemin, ce chemin sur lequel nous sommes tous des pèlerins!!

    RépondreSupprimer
  2. C'est vrai que tu nous emmènes, par la main, pas à pas, dans ton univers. Avec la saga du fauteuil, On est entrée dans ton mode de travail, ton lieu de travail, ta relation de travail avec tes modèles. Et maintenant, tu nous expliques ton cheminement, tes questionnements. C'est vrai que ce n'est que du bonheur. Je pense que pour tes élèves tu deviens plus qu'un simple professeur,
    Diaaaaaaaaaaaaane ! J'attends tes propres réflexions....

    RépondreSupprimer
  3. Qui es-tu ?
    En fait tu es TOI ! Personne artistique. En observant tes tableaux très variés dans ta galerie, les références à tes maîtres sont visibles.
    Cependant, ton "TOI tout court" est peut-être apparu lors de ta dernière exposition : le Fauteuil, prétexte à faire apparaître la vraie nature de tes modèles. Cela n'appartient qu'à toi et à elles mais c'est ce qui touche le visiteur. "L'art de peindre n'est que l'art d'exprimer l'invisible par le visible" dit Eugène Fromentin.

    Pourrait-on romancer à partir des œuvres ? Une plume aisée sans doute pourrait écrire autant de nouvelles littéraires que de femmes représentées.
    Pour moi, Malika serait l'héroïne des polars chinois "Le juge Ti" écrits au Moyen Age. Que peuvent penser ceux qui regarde Marie ? Isabelle regarde la terre au loin (roman écolo). Tous les arts sont interactifs. C'est ce qui nous sort du quotidien.

    J'ai vu à Avignon l'expo grandiose de Barcelo dont quatre portraits sur kraft + terre et encre, de quatre hommes. J'aurais aimé m'asseoir et faire les portraits écrits. Mais je ne sais pas bien écrire. Même chose devant les "Bourgeois de Calais" de Rodin. Tous sont différents dans leur malheur. Que pensent-ils ?

    RépondreSupprimer
  4. Isabelle de Marseille25 mai 2011 à 18:51

    Six messages sont prévus apparemment. Avez vous l'intention de faire un onglet, comme pour le fauteuil ? Ca serait agréable de les relire tous et dans l'ordre chronologique.

    RépondreSupprimer
  5. Petit message pour Isabelle de Marseille : j'ai lu dans une revue que nous recevons ("j'sais" plus laquelle !...)qu'une exposition de pastels aura lieu cet été à Cassis... Je vous confierais bien la mission de nous dire ce que vous y avez trouvé et de quelle facture ? Nous n'aurons pas la possibilité d'y aller...
    Bonjour Mesdames !

    RépondreSupprimer
  6. Oui Isabelle, il y aura un onglet nommé "Réflexions", c'est prévu.

    RépondreSupprimer
  7. Pour Martine,
    Je ne suis pas au courant de cette exposition. Je vais me renseigner. Mais je crains de ne pas être là à cette époque. Un stage à Paris de 3 semaines + un déplacement pro à Londres, puis à Munich, pour finir par des vacances au Pérou. Mais mise à part au Pérou, je continuerai de suivre le blog.

    RépondreSupprimer
  8. Bonnes vacances !!!

    RépondreSupprimer