Translate

lundi 18 novembre 2013

151 - Paillette

Je peins rarement pour moi, mais cette fois c'est le cas. Je vais peindre ma chatte, Paillette. Pour cette occasion, je vais vous présenter celle qui n'a jamais eu les honneurs du blog, car Paillette ne rentre que très rarement dans mon atelier. Ici, c'est le territoire de Styx. À vrai dire, c'est nous qui vivons chez Paillette, car elle était déjà là à notre arrivée. Un peu sauvage au début, elle a fini par accepter les nouveaux arrivants que nous étions et surtout les croquettes et autres aliments que nous lui avons offerts.

Pour commencer, je démarre d'un dessin simple sans y rajouter de valeurs, pour une fois et je colore tout de suite le fond afin de pouvoir exécuter les détails du pelage par-dessus ce fond.

Paillette est grise et blanche et offre dans sa robe une étrange symétrie, qui la rend vraiment reconnaissable. Pour la partie foncée je sélectionne trois tons de gris, clair, moyen et foncé. Et je vais commencer à colorer son pelage. Ici, point d'estompe, ni du doigt, ni à l'aide des crayons. Mon support est un Pastel Card de chez Sennelier et, tout comme le paysage, l'effet du pelage est pratiquement immédiat. 

Il faut passer le pastel comme si vous caressiez l'animal. Tout en travaillant, je prend garde de ne pas surcharger le papier, car je vais devoir revenir sur ce travail et y apporter de nombreuses nuances que je commence à analyser, comme les bruns et les roux qui nuancent sa robe grise. Après avoir terminé la tête, de la même manière je vais aborder toute la partie grise de son corps.

Mais très vite, je me rends compte que ma première sélection ne correspond pas véritablement aux nuances de son corps. J'étalonne alors ma palette et y ajoute des bruns. J'utilise des pastels Girault, ils sont vraiment extraordinaires pour le rendu du pelage. 

Une fois les parties foncées terminées, je commence la partie blanche du pelage. Mais attention, le blanc n'est jamais blanc ! C'est volontairement que j'écarte de ma palette tous pastels blancs. Je vais disséquer la couleur et en extraire les teintes qui colorent ces parties claires. Les violets, les roses, les bleus, les gris.
Il faut garder à l'esprit que je suis en train d'exécuter la couleur de fond et que c'est par-dessus ces teintes que je vais pouvoir travailler les détails du pelage.

Il faut toujours exagérer un peu ce que l'on voit et ne pas trop s'inquiéter de l'aspect "bariolé" que va prendre notre tableau.

Une fois mon sujet entièrement mis en couleurs, j'éprouve le besoin de lui préciser le regard. L'iris des chats est un chatoiement de couleurs. 

Puis je prends du recul et observe le travail en cours. Paillette est là, sur le papier, attendant que je la rende plus nette, plus précise, plus vivante.


Je reprends mon labeur en commençant par la tête. Là encore, c'est une histoire de ressemblance, mais le challenge me paraît beaucoup moins grand que pour un personnage. C'est l'esprit serein que je saisis mes pastels. C'est un travail de texture qui va commencer. Pour ce faire, je sélectionne des pastels plus durs que les Girault (Rembrandt et Faber-Castell). Je vais travailler avec la tranche de mes craies pour simuler le pelage. C'est un travail que je connais bien, en effet, le pelage, c'est du poil, tout comme nos cheveux et mes modèles ne sont pas chauves, Dieu merci.

Par petites touches, je fonce ou j'éclaircis et surtout je n'oublie pas, de temps en temps, à prendre du recul et à regarder l'ensemble de mon travail, car les détails du pelage ne doivent pas me faire oublier le volume de l'animal.

J'ai presque fini la tête et je suis satisfait, c'est bien ma Paillette. J'entame son corps. Je termine par la queue que les chats enroulent autour d'eux, quand ils sont assis, avec une infinie grâce. Je reviens sur la tête, peaufine son regard et enfin y ajoute les sourcils et la moustache.

Voilà, vous venez de faire connaissance avec mon second chat. Si Styx Squatte régulièrement mon atelier, c'est Paillette qui est la première à prendre place sur mon chevalet.

Résumé filmé

4 commentaires:

  1. magnifique.......si je pouvais faire cela avec les miens .....un jour peut etre ..............

    RépondreSupprimer
  2. Petit message pour les parents et amis...
    Lorsque je suis rentrée dimanche soir après 5 h de train, j'ai poussé la porte d'entrée et... "mais que fait Paillette sur la table" ! Bluffant ! Pendant une seconde j'ai cru que Paillette s'était autorisée des libertés pendant mon absence !
    J'adore ce tableau !

    RépondreSupprimer
  3. Merci pour ce descriptif , quand on est néophite on n'imagine pas tout le parcours "pastel" avant d'arriver à la couleur définitive, de plus "paillette" est magnifique et a été dessinée avec amour.
    Aujourd'hui c'est le jour de votre opération je pense que tous vos élèves pensent à vous. A jeudi.

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour,

    Merci pour ce merveilleux pas à pas !!!
    "Une fois les parties foncées terminées, je commence la partie blanche du pelage. Mais attention, le blanc n'est jamais blanc ! C'est volontairement que j'écarte de ma palette tous pastels blancs."
    j'ai bien compris que le blanc n'est jamais blanc mais vous finissez tout de même par des touches de blanc ou c'est le mélange de toutes les teintes qui donne rendu ?
    vous utilisez des carrés pour yeux ... s'utilisent-ils comme des crayons pastels ? Quelle est la différence entre les Conté et les Faber castel en forme "carré" ou j'ai vu des Jaxell "carré" mais il est écrit "pastel sec"? En fait, je suis assez perdu entre ces outils et leur utilisation ... :(
    Merci vivement de votre réponse et tous mes voeux 2014 !!!

    RépondreSupprimer