J'aime bien le qualificatif que Diane donne à son blog : "une fenêtre ouverte sur son atelier". C'est dans cette période automnale que, généralement, je réintègre le mien pour une longue période de création. Mon blog revêt grosso modo deux aspects dans l'année. Tantôt il est le reflet de l'actualité du peintre que je tente d'incarner par mes expositions, mes stages, voire mes publications, mais il reflète aussi l'actualité de l'Académie et même celle du Club de Couze. Tantôt il devient cette fenêtre sur l'endroit à la fois clos et ouvert qu'est mon atelier. Clos car peu de personnes sont invitées à y pénétrer, ouvert parce-que je vous invite à le redécouvrir, virtuellement.
Chaque année, j'ai une période non productive d'environ cinq mois, de mai à octobre. Chaque année, la reprise est difficile. Pendant cette période, l'atelier n'est plus qu'une pièce de passage, pour venir y déposer, pêle-mêle les revues artistiques et autres docs, ou pour y prendre quelques matériels pour telle ou telle démonstration ou stage. Chaque année, il me faut réinvestir les lieux, leur redonner cette fonction première de cocon pour la création. Retrouver mes notes, mes croquis, mes pochades, mes envies.
Faire le tri, aussi bien dans ma tête que dans l'atelier. Réactualiser les projets, en abandonner d'autres. Des tableaux entamés ne verront jamais le jour, d'autres vont trouver un autre élan, une autre définition, un autre contexte. Des projets bloqués verront une issue et d'autres mourront avant d'avoir vu le jour. C'est une période très difficile à vivre.
Je connais des artistes qui sont incapables de s'arrêter de peindre plus d'un mois, mais il est vrai qu'ils ne donnent pas de cours à longueur d'année. J'en connais d'autres qui sont capables de ne peindre qu'une ou deux fois dans l'année, pendant trois ou quatre mois, j'en suis bien incapable.
Je suis partagé entre ces deux extrêmes et la reprise est toujours longue et malaisée. Elle est ponctuée d'un sentiment de doute qui plombe l'état d'esprit et il faut que je me batte pour retrouver cet allant. C'est, dit-on, la nécessaire remise en question.
Alors cette année, j'ai commencé par un réaménagement de mon cocon. J'ai changé mon chevalet de place. L'avantage, la lumière vient de ma gauche, c'est mieux pour un droitier.
L'atelier avant |
L'atelier maintenant |
Du coup, la chaine Hi-Fi, qui était derrière le chevalet, est désormais totalement accessible, c'est cool. J'ai fait le plein de livres audios, au programme : "L'histoire de France pour les nuls", j'en suis un sous certains aspects. Le troisième volet des "Piliers de la Terre" de Ken Follett. "Une place à prendre" de J. K. Rowling, par curiosité et "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" de J. Dicker, prix Goncourt des lycéens et Grand Prix du roman de l'Académie Française.
Il y a une chose qui n'a pas changé de place, le couffin du chat. C'est un bien, car ils n'aiment pas, nos petits amis félins, qu'on leur change leurs habitudes. D'ailleurs, dès qu'il a entrevu la porte ouverte, Styx s'est précipité et repris lui aussi, mais avec beaucoup plus de facilité que moi, ses repères et habitudes.
N'allez pas croire qu'il ne fait que dormir |
Il me surveille du coin de l'oeil... |
.. l'air de rien. |
Je viens de vous rouvrir la fenêtre de mon atelier.