Après le fond et les drapés, il reste la réalisation du personnage. Sur la photo, la lumière est très chaude et relativement près de Céline. Je vais garder cette ambiance qui ajoutera au contraste avec le fond plutôt froid, aussi bien par la couleur que par l'aspect. Je change de matériel et je sors ma boîte de pastels Rembrandt/Girault, pastels affûtés, ma boîte de Faber-Castell et ma sélection de crayons pastel.
Première phase, la couleur locale de la peau avec les Girault et les Rembrandt.
Le grain du papier abrasif ne rend pas la tâche aisée pour ce qui est de la représentation de la peau, sauf pour un rendu impressionniste. Voici le rendu de cette première couche :
Le grain du papier abrasif ne rend pas la tâche aisée pour ce qui est de la représentation de la peau, sauf pour un rendu impressionniste. Voici le rendu de cette première couche :
Mais ce rendu n'est pas dans ma démarche. J'ai mis un certain temps avant de trouver la solution et elle ne réside pas dans l'estompe non plus, car celle-ci donne un aspect de mannequin de cire digne d'un musée Grévin, ce qui n'est pas non plus dans le style que je veux donner. La solution est dans la multiplication des couches en passant par des pastels de plus en plus durs. Cette méthode a l'avantage de permettre de passer suffisamment de temps dans la recherche subtile des couleurs de la carnation.
Après avoir unifié en quelque sorte les couleurs à l'aide des pastels Faber-Castell, je travaille la texture de la peau et ses multiples nuances avec les crayons pastel Derwent Artist et Stabylo CarbOthello. Je tiens à préciser que je n'utilise pas les crayons en tant que tels, mais plutôt comme de tout petits bouts de craie et je continue à peindre avec, plus que je ne dessine. Cette méthode peut s'apparenter à celle du glacis en peinture à l'huile.
Il fut une époque, pas si éloignée, où j'abordais cette étape avec une certaine appréhension. Aujourd'hui, c'est l'un de mes moments préféré dans la réalisation d'un personnage. La difficulté liée aux pastels, c'est qu'avec des outils des plus simples, craies et crayons, il faut trouver "sa manière de faire" qui aboutira au résultat tant espéré.
Pas de subterfuge, seule la maîtrise de l'outil et la dextérité du peintre sont à l'œuvre. Il m'aura fallu bien des expériences et tant de conseils distillaient par les meilleurs pastellistes - un peu de cette méthode de l'un, un peu de cette approche de l'autre, en utilisant les outils d'un troisième tout en y mettant beaucoup de soi - et des années pour découvrir ma propre méthode. Celle où je me sens à l'aise, ou je sens un début de maîtrise du processus et je suis curieux de voir comment elle va évoluer dans le temps.
Pas de subterfuge, seule la maîtrise de l'outil et la dextérité du peintre sont à l'œuvre. Il m'aura fallu bien des expériences et tant de conseils distillaient par les meilleurs pastellistes - un peu de cette méthode de l'un, un peu de cette approche de l'autre, en utilisant les outils d'un troisième tout en y mettant beaucoup de soi - et des années pour découvrir ma propre méthode. Celle où je me sens à l'aise, ou je sens un début de maîtrise du processus et je suis curieux de voir comment elle va évoluer dans le temps.