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mercredi 24 février 2010

28 - Après nous

L'exposition de l'Académie est désormais terminée et elle a remporté un beau succès. Des associations, des écoles, bon nombre d'artistes et tous ceux en général qui s'intéressent à l'art pictural, dans la région, sont venus la visiter et ont apprécié la qualité et la diversité des travaux des élèves. Nous contribuons par cette modeste manifestation et par le succès de cette exposition, au combat que mènent la Société des Pastellistes de France et moi-même pour réhabiliter l'art du pastel, ce médium trop souvent mésestimé dans le milieu artistique et trop méconnu du public.


Mais la vie de la Galerie Beaux-Arts Bergerac continue et Sébastien Palade se fait fort de nous faire découvrir tous les talents que compte la région et à notre exposition succède celle de deux artistes peintres qui sont avant tout d'excellents dessinateurs. Vous connaissez mon goût pour les œuvres structurées dont le dessin n'est pas le talon d'Achille. Ici vous verrez toute la puissance que peut donner un dessin juste et enlevé à une œuvre, servant de base à l'expression de l'art pictural. Je vous invite donc à venir admirer les toiles de Guy Couttin et de Phillipe Bouvet, vous y passerez forcément un agréable moment.


Guy Couttin


Philippe Bouvet

jeudi 18 février 2010

27 - La panne d'inspiration.

EPISODE 4
L'échéance de l'exposition de Yerres arrive à grands pas. Un coup de téléphone de Peter Thomas pour un éventuel arrangement pour acheminer nos tableaux à Paris, m'a rappelé à l'ordre. Pourtant je ne me suis pas endormi sur mes lauriers ces derniers temps. Une mauvaise angine m'a étreint une dizaine de jours me rendant pratiquement improductif. Malgré cette échéance cruciale, malgré l'importance de ce rendez-vous et le haut niveau que requiert cette exposition et malgré mon acharnement devant mon chevalet, rien de bon n'est sorti. Pour finir, une séance de poses et de photos ratées avec Cécile et l'angoisse a remplacé l'enthousiasme.
Un rendez-vous avec mon médecin est devenu inévitable. Remède choc et rétablissement presque immédiat. Puis un nouveau rendez-vous avec Cécile et nouvelle séance de poses.

Fort de l'expérience de la première séance, plus l'achat d'une ampoule "lumière du jour", je m'amuse à jouer avec les lumières chaudes et froides. Un drapé sombre tendu derrière Cécile correspond mieux à l'ambiance que j'imagine sans avoir encore une idée précise de ce que je veux faire.


Vendredi je suis de retour dans mon atelier, avec le calendrier et l'échéance omniprésents dans mon esprit. J'étale sur ma table les croquis exécutés et je visionne les photos prises, mais l'impulsion est inexistante. Je n'ai plus de papier photo et j'ai envie de me sauver de mon atelier. Je saute dans ma voiture et file à Bergerac où je retrouve ma compagne avec qui je déjeune. Puis je passe au Forum m'enquérir de mon papier photo et je tombe sur un livre qui traite de la préparation du film Avatar. J'ai adoré ce film, non pas pour son histoire assez basique, mais pour les décors, la faune, les autochtones, l'ambiance et le monde merveilleux qui m'a rappelé celui de Roger Dean, un illustrateur anglais des années 70 qui a alimenté mon imaginaire d'adolescent. Je retourne donc dans mon atelier avec l'envie, non pas de me remettre au travail, mais de dévorer mon bouquin tout neuf.


Calé dans mon fauteuil, dans mon atelier, je feuillette ma nouvelle acquisition. Les images du film reviennent en mémoire, puis peu à peu, au fil des illustrations que je découvre, l'univers en 3D et tout en mouvement de James Cameron laisse place à celui des graphistes qui ont imaginé Pendora. Ces images réveillent celles de mon imaginaire d'ado, Pink Floyd et Yes complètent l'ambiance sonore et soudain se révèle, comme une évidence, le point commun entre la séance de poses avec Cécile et cet univers, cette ambiance qui emplit mon atelier : le bleu...
Alors je me jette sur mon chevalet, reprends mes croquis et je me mets au travail. Me voici enfermé dans mon cocon pour trois jours avec mon univers retrouvé, la panne d'inspiration est oubliée. L'esquisse du futur tableau apparaît sur ma feuille et déjà d'autres images pour d'autres tableaux viennent se bousculer dans mon esprit. Au fur et à mesure que le labeur avance, l'inquiétude pour l'échéance de l'exposition s'apaise. David Gauduchon avait raison, la vie d'artiste n'est pas un long fleuve tranquille.

lundi 15 février 2010

26 - La vie d'artiste.

Je suis abonné, depuis des années, à Pratique des Arts, une revue axèe sur la pratique, comme son nom l'indique, des arts plastiques et autres. Une revue qui a beaucoup évolué ces derniers temps et qui se démarque, à mon avis, de ses concurrents. Il y a une rubrique que je ne manque jamais de lire avec grand intérêt, c'est l'éditorial de David Gauduchon. Cet homme, s'il n'est pas artiste lui-même (faut voir…), les côtoie et s'y intéresse de près. J'en veux pour preuve l'édito qu'il a signé dans le numéro 89, intitulé "Une vie d'artiste".




A la lecture de son texte, bien des souvenirs remontent à ma mémoire et bien des réflexions me viennent à l'esprit, qui sont aujourd'hui comme des évidences. Quelques exemples ; il écrit : "De quelle force, par quelle détermination, voire quelle inconscience, faut-il être animé pour arriver à atteindre son but ?" J'ai le souvenir du regard perplexe de ceux que j'ai quittés à Paris, il y a onze ans, pour m'établir en province avec le secret espoir de vivre de mon coup de crayon. Le souvenir de ceux qui ont parié sur mon retour avant un an, d'autres qui sont restés ahuris, comme si je quittais le monde de la réalité, leur monde. Ou encore ceux ou celles qui n'ont jamais rien compris à ce que j'étais et qui m'ont sans doute oublié.
David Gauduchon écrit encore : "Comment réussir sa vie d'artiste ? Même si personnellement je me méfie du terme "réussite", par trop souvent associé à une connotation matérielle restrictive..." Je témoigne : j'ai réussi ma vie d'artiste ! Même si je ne suis pas un artiste connu et reconnu, même si mes pairs ne m'affublent pas de titres honorifiques qui pourraient me faire passer pour un "maître" en la matière. Même si les ventes de mes œuvres sont encore bien trop rares pour en tirer un revenu digne de ce nom. Même si mon véritable métier est enseignant de la pratique du pastel. Même si, même si... J'ai choisi ma vie et j'en suis immensément heureux.
À bien y réfléchir, je ne suis pas sûr que ce soit une "chance" de pouvoir vivre de sa passion, mais plutôt le résultat d'une volonté farouche et d'une détermination sans faille. Mais non, nous ne sommes pas totalement inconscients, nous les artistes ou tout du moins pas plus qu'un jeune entrepreneur qui se lance dans l'aventure de la création de sa société. Mais dans notre civilisation normée, l'un est plus accepté et compris que l'autre. Mener une carrière, c'est mener une entreprise ; il faut y croire, il faut beaucoup travailler, faire preuve de professionnalisme, de pugnacité à tous les niveaux. Pour sûr nous avons fait un "choix de vie" qui nous donne un certain recul vis-à-vis de cette société stéréotypée, mondialisée, que l'on nous impose.

PS : Concernant le dernier billet "les radios de Bergerac", beaucoup d'entre vous n'ont pas pu écouter les émissions. La raison vient sans doute de la taille des fichiers que Blogger doit avoir du mal à gérer. Je crois que la solution réside dans l'hébergement des vidéos sur un site spécialisé du type Youtube, puis de créer un lien dans Blogger. Mais je n'ai pas vraiment le temps de me pencher sur le problème. Dès que mon emploi du temps me le permettra, je trouverai une solution et vous en ferai part.

lundi 1 février 2010

25 - Sur les radios bergeracoises

Pour tous ceux qui n'étaient pas derrière leur poste transistor ("tuner" pour les jeunes), ou ceux qui y étaient mais qui n'ont pu capter la bonne longueur d'onde et enfin pour tous ceux qui n'habitent pas la région ou sont à plus de 20 km de Bergerac, voici les deux émissions radiophoniques auxquelles j'ai participé.
Tout d'abord l'émission de Julie sur Bergerac 95, qui m'a fait l'honneur de m'inviter à ses rendez-vous. Une heure, ici divisée en trois parties et sans les pubs !
Ensuite une interview de Linda sur RVB. Et après tout ça, vous saurez tout sur ce qui m'a amené à Bergerac pour, créer la section dessin & pastel à l'Académie et, finalement, finir par faire ce qu'on m'avait interdit il y a bien longtemps. Comme quoi, la vie, ce n'est pas nécessairement une histoire d'école et de diplôme, mais surtout une affaire de volonté et de passion.
Bonne écoute.