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mardi 26 avril 2011

74 - D'où je viens

Réflexion 2/6

Il faut bien avouer qu'à l'opposé de la plupart de mes confrères de la Société des Pastellistes, ma formation et mes influences ne sont guères "classiques". 

Pendant mes heures de travail, la musique résonne dans mon atelier, mais vous n'y entendrez pas ou peu de concertos pour violons ou de pièces pour piano. Quand j'écoute du classique, c'est plutôt du Berlioz ou du Wagner, mais le plus souvent on y entend de la musique beaucoup plus "moderne". 

Je suis un enfant des années 70, Pink Floyd, Genesis, Yes sont mes classiques, le blues ma religion, le rock progressif mon compagnon de toujours, le jazz ma berceuse. D'ailleurs à l'adolescence, je pratiquais tout autant la guitare que le dessin, mais c'est le crayon qui l'emporta.



Chez les compositeurs français, Maxime Leforestier, Graeme Allwright, Bernard Lavilliers, Serge Gainsbourg, Alan Stivell, Joan-Pau Verdier ont marqué ma jeunesse. Des groupes comme Téléphone, Trust, Tri Yann et le plus merveilleux à mes oreilles, Ange, ont sonorisé mes nuits et mes rêves. 

Je suis de cette génération qui a vu naître le boum de la bande dessinée et sa reconnaissance en tant qu'Art. Des dessinateurs comme Philippe Druillet ou Moebius ont coloré mon univers d'ado.
Arzach de Moebius
Je suis de la génération des Georges Lucas, Steven Spielberg ou James Cameron, ils ont fabriqué au cinéma ce que nous rêvions. Stanley Kubrick, dans son Odyssée de l'Espace m'a littéralement foudroyé avec ses images si réelles d'une science qui n'était plus totalement de la fiction..

À 12 ans je lisais mon premier Jules Verne, à 15 ans je dévorais mes premiers ouvrages de fiction, Arthur C. Clarke, H.P. Lovercraft, Ray Bradbury, A.E. Van Vogt. Ma formation est plutôt "fantastico-rock'n'rollesque".
Quand j'ai intégré la Société des Pastellistes, j'ai atterri dans un tout autre univers où l'académisme y régnait en maître absolu. Toutefois, si ma formation à l'art est quelque peu curieuse, j'ai appris à lire et à écrire par la méthode B-A BA et je ne m'en porte pas plus mal. Pour avoir pratiqué un peu de musique, je sais à quel point l'apprentissage du solfège est indispensable.

Me retrouver dans ce sérail du conformisme ne me dérangea pas outre mesure, au contraire, j'y ai révisé mes fondamentaux, recadré ma technique, mais en revanche j'y ai quelque peu perdu mon élan créatif. Je suis devenu élève.

(à suivre...)

vendredi 22 avril 2011

73 - Une démonstration à Couze

Entre les épisodes de la saga du Fauteuil et mes réflexions personnelles sur ma démarche artistique et ma position en tant que peintre pastelliste, voici un billet où je reviens à ce qui est finalement mon quotidien professionnel, mes cours au sein de l'Académie. 

Et plus particulièrement, à une petite démonstration avec modèle vivant pour mes élèves du Club de dessin de Couze et ceux de Lalinde. Cette expérience est toujours très bien vécue par les élèves et ils disent souvent qu'ils en apprennent tout autant en me voyant dessiner et peindre même si quelquefois, la relative facilité avec laquelle je m'exécute devant eux les déconcerte un peu.
Je dis relative car, il m'a fallu des années pour en arriver là, aussi bien au niveau dessin et peinture qu'au niveau de l'enseignement. Faire une démonstration devant un public n'est jamais chose aisée. En plus de la difficulté de l'exécution, qui reste entière malgré l'expérience, s'ajoute le trac dû au public. Je crois que je peindrai jamais, en démonstration ou devant une caméra, comme je peux peindre seul et tranquille dans mon atelier.






Merci à Christiane Jouvet pour ce petit reportage photo.



jeudi 14 avril 2011

72 - Le questionnement

Réflexion 1/6

Dernièrement je me suis racheté le livre de Jean-Louis Morelle " Journal d'un aquarelliste ". Je dis racheté, car je me l'étais procuré dès sa sortie, je n'avais jamais vraiment eu le temps de le lire et au fil des déménagements, d'une maison à l'autre, d'une pièce à l'autre, je l'ai perdu.


En me plongeant dans la lecture de cet ouvrage, je me suis dit qu'il aurait pu faire l'objet d'un blog. La teneur de ses propos m'a amené à réfléchir sur ma démarche actuelle et sur l'évolution de mon travail. 

Je suis un peintre autodidacte, je ne suis pas passé par le cursus des Beaux-Arts ou Arts Appliqués et autres grandes écoles. J'ai appris sur le tas, comme on dit, souvent seul face à mon chevalet et face à moi-même.

Ecole des Beaux-Arts de Paris
J'ai trouvé bon nombre de réponses à mes questionnements dans les écrits des peintres aquarellistes. L'aquarelle a en commun avec le pastel sa classification péjorative et injustifiée d'art mineur. En revanche elle a toujours été pratiquée à l'inverse du pastel qui a connu des périodes d'oubli total. C'est aussi un médium qui est bien adapté à la figuration et beaucoup moins à l'abstraction, quoiqu'on rencontre plus d'aquarellistes abstraits que de pastellistes. L'autre point commun avec le pastel est son support, nous travaillons sur du papier. Aquarelle et pastel, même combat, d'ailleurs on rencontre de plus en plus d'expositions réunissant ces deux médiums. 
Excellent magazine trimestriel sur le monde de l'aquarelle
Je crois que nous avons beaucoup à apprendre des sociétés et associations d'aquarellistes, elles nous montrent le chemin et tendent à se fédérer au niveau mondial, j'en veux pour seule preuve la première biennale de Zhujiajiao, en Chine lors de l'Exposition universelle de Shangai de 2010, qui a réuni les plus grands aquarellistes du monde entier pour une exposition visitée par 2,5 millions de personnes.
Biennale internationnale d'aquarelle à Zhujiajiao - Shanghai



Autre évènement majeur dans ma carrière, la rencontre avec la Société des Pastellistes a été un moment de révélation pour moi : je n'étais plus seul ! L'émulation provoquée par la fréquentation d'autres artistes pastellistes et non des moindres m'a énormément fait évoluer dans ma pratique. Mais quand le moment est venu d'exposer à leurs côtés, le problème de la démarche s'est soudain imposée. Nous en revenons à la question que j'ai déjà évoquée ici : qu'avons-nous à dire ? Je crois que c'est à ce moment que ma vie d'artiste a réellement commencé.
(à suivre...)

lundi 4 avril 2011

71 - Le temps de l'organisation.

Le projet du Fauteuil (Episode 7)

Ainsi s'est passé l'hiver, blotti dans mon atelier, au coin de mon poêle à pétrole. Je remercie Martine, ma compagne, qui m'a trouvé bien absent dans cette période tout en m'accompagnant moralement dans mon effort de création. Je remercie aussi Marion Lechevalier, le CD du groupe Coldplay, qu'elle m'a offert, m'a tenu compagnie en s'intercalant entre deux séances de lecture audio. Le temps de la création s'est achevé, maintenant vient celui de l'organisation.

Première phase : numérisation des tableaux.


C'est chez mon ami Robert, qui dispose d'une paire de projecteurs professionnels destinés à la photographie de tableaux, que nous allions numériser mes pastels. Il nous faudra quelques minutes pour transformer son atelier en un studio photo presque pro.


Ensuite réglage de l'appareil-photo et premiers essais. Tout va bien, on peut y aller et les clichés s'enchaînent à raison de deux photos par tableau et par précaution. Ensuite ce sera deux jours passés devant l'écran d'ordinateur pour composer le carton d'invitation et l'affiche avec, pour l'instant, la date du début de l'expo en suspens. Car d'un autre côté, j'ai fait une première proposition de dates à tous mes modèles, j'aimerais tant les réunir toutes pour ce vernissage, et j'attends leur réponse.

Deuxième phase : les encadrements.
Rendez-vous est pris avec Sébastien pour réactiver la production de caisses américaines.

Tandis qu'avec les filles, la date du 29 avril est retenue pour le vernissage. Commande des baguettes d'encadrement, des cartons de fond et des contrecollés. Commande de la coupe des verres et nettoyage de l'atelier d'encadrement, juste au-dessus de la salle d'expo. Le début d'avril sera consacré à l'encadrement.

L'atelier d'encadrement fin prêt.


Troisième phase : la liste des invités.
Il y aura deux vernissages, à cause d'un espace un peu trop exigu. Le premier aura lieu le vendredi 29 à 19 h, avec tous les modèles et leurs invités, la presse, les amis, les confrères, les professionnels avec qui je travaille, etc.

Le travail sur ordinateur en PAO
Le deuxième vernissage aura lieu le lendemain, samedi 30 à partir de 17 h, où tous les élèves de l'Académie (Bergerac, Couze, Lalinde et les élèves de Robert Billant) seront conviés ainsi que tous ceux qui n'auront pas pu venir la veille.

Quatrième phase : la communication de l'évènement.
Édition de l'affiche et distribution. Communication auprès de la presse, audio et écrite. Édition des cartons d'invitation, essayer de n'oublier personne, mettre à jour les sites internet.


Cinquième phase : l'accrochage et l'installation.
J'ai demandé à mon amie Pascale Amiel, plasticienne, d'installer le vrai Fauteuil dans la salle d'exposition, mais dans ce dessein, il faut que l'accrochage des tableaux soit terminé. Régler les rampes d'éclairage et pour finir, faire le ménage.

Sixième phase : organisation des vernissages.
La boisson, les petits fours, les amuse-gueule, nappe en papier, essuie tout, gobelets, tréteaux, tables et pour finir, au cas où la météo ne serait pas favorable, un barnum pour couvrir le jardin, car le cocktail, faute de place à l'intérieur, ne pourra se faire que dehors. Espérons que la température soit toujours si clémente.

Voilà mon emploi du temps pour ce mois d'avril, plus la pression qui grimpe de jour en jour...
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