Réflexions 6/6
Dans la vie d'un peintre il y a plusieurs phases qui se succèdent irrémédiablement, à condition de savoir se remettre en question. Il y a la phase de l'artisana, où l'on apprend le métier. Puis vient le moment de la maîtrise où l'on montre ce qu'on sait faire.
Ensuite vient le temps du message, de l'intention et un point focal fait son apparition dans les tableaux. Enfin la dernière phase, l'expression à l'essentiel, le geste minima et inimitable, quand la technique s'efface pour ne laisser que l'intention.
J'aime le propos de Ross Paterson, aquarelliste australien : "Trouver sa propre voie demande beaucoup de temps, c'est un long apprentissage. Le style personnel se découvre après des années passées à user ses pinceaux doublé de l'envie sincère d'arriver à voir le sujet par soi-même et non à travers les yeux de quelqu'un d'autre."
Ross Paterson |
Ou celui de l'anglais Paul Banning : "Il ne s’agit pas simplement d’avoir du plaisir à peindre. Il faut pousser les frontières, chercher toujours à aller un peu plus loin, approfondir son langage visuel. Comme un marathon, tout est question d’entraînement régulier et de recherche de solutions. Rien n’est simple et le meilleur ne peut émaner que d’un engagement total et profond."
Paul Banning |
Ou encore celui de Janine Gallizia : "Il y a une très grande différence entre être peintre et être un artiste. Un peintre sait comment faire, l'artiste c'est ce qu'il faut faire." Autrement dit le peintre rend compte des faits, l'artiste les interprète pour arriver à un constat personnel qui est porteur d'émotion.
Janine Gallizia |
Je suis peintre et artiste en devenir et j'y travaille quotidiennement. Je sais où me situer dans l'évolution que je viens d'énumérer : je montre ce que je sais faire, et j'en ai besoin. Mais les choses ne se passent pas d'une manière si chronoligique. Les étapes s'entremêlent, se confondent, se chevauchent, se dénouent.
Etude pour le Fauteuil de Marie |
Je suis entré dans une interprétation à travers la personnalité même de mes modèles. Le fait de m'être "retrouvé" clarifie mes intentions, mais le chemin n'est pas tracé telle une autoroute. Comme le voyageur, le paysage à venir me reste inconnu et à découvrir. J'ai entammé mon voyage, ainsi va la vie d'artiste. Rendez-vous dans dix ans, je vous direz où j'en suis.
Le Fauteuil de Marie |